La sélection de Donc Acte !

Donc Acte ! ne suit pas l'actualité cinéma à la loupe. Donc Acte !, qui s'est intitulé Le cinéphobe pendant une courte période, n'a pas pour passe-temps de visionner des pelloches de cinoche. Donc Acte ! ne va pas souvent voir une œuvre en salles. L'envie est rare. Le plaisir est d'autant plus intense lorsque je suis satisfait par une rencontre du 7ème art. Certains films m'inspirent des réflexions ; c'est ce que je souhaite partager. Je ne propose pas de thèses et il m'arrive de gâcher les histoires en racontant la fin. Vu que je ne mets pas ce qui a été fait de l'invention des frères Lumière sur un piédestal et que je suis des fois moqueur, Donc Acte ! peut ne pas plaire.

mardi 3 avril 2012

La nuit des morts-vivants

Vive la vie !

La nuit des morts-vivants, George Romero, 1968, USA.

J'ai vu ce film d'horreur lorsque j'avais 12 ans. C'était l'un des premiers films interdits au moins de 12 ans que j'ai regardé. LE tout premier était Total Recall, 1990, Paul Verhoeven (il était sorti le 17 octobre, je suis né le 31 octobre ... faites le calcul du temps pendant lequel je me suis rongé les ongles pour le voir). Je n'ai pas fait une boulimie de pelloches interdites à zieuter quand z'avez pas l'âge. J'ai été sage. La modération augmente le plaisir.

L'été suivant, en 1991, La nuit des morts-vivants ressortait au cinéma pour je ne sais plus quelle occasion (Les 20 ans depuis sa sortie en France ? La sortie du remake par Tom Savini ?). Enfin bref, on pouvait le voir au cinoche. Ma mère m'y a emmené. Elle m'a fait découvrir des cinéastes et des films à cette époque. Merci maman (à part pour Woody Allen). J'ai ainsi pu juger des méfaits de Woody Allen. J'ai eu mes premières expériences avec Akira Kurosawa (à travers Rêves, 1990), Roman Polanski (Rosemary's Baby, 1968) et John Cassavetes (Opening Night, 1977). J'ai vu sur grand écran Elephant Man de David Lynch, Apocalypse Now de Francis Ford Coppola et ...

... La nuit des morts-vivants (narrant cette histoire de morts qui se nourrissent de la chair des vivants en Pennsylvanie) qui m'a traumatisé ... probablement à vie.

J'en suis ressorti sans plus savoir qui j'étais et si ce que j'avais vu était réalité ou fiction. En tout cas, j'y ai cru à cette histoire de morts-vivants. J'y ai tellement cru que j'ai remercié probablement Dieu (je n'ai pas de religion) de retrouver le monde réel (sans zombies) à la sortie de la salle de cinéma.

Je me rappelle de ce moment comme si je le revivais en écrivant ces lignes. La lumière du jour m'avait apparu magnifique, bienfaitrice pour tout dire. Je voyais les arbres plantés sur les bords de l'avenue. Les passants se déplaçaient normalement et étaient aussi inoffensifs et malpolis qu'à l'accoutumée. Peu à peu, je retrouvais possession de mon corps. Les bruits des voitures et des klaxons sont revenus me rassurer. La réalité que je connaissais avant de rentrer dans la salle obscure existait toujours. La peur avait fini de me saisir. Le film était terminé et le film n'était qu'un film.

Heureusement, le genre horreur permet d'apprécier la vie ... qui est moins horrible qu'on pourrait le croire quand des drames familiaux surgissent (et autres complications). L'horreur permet de relativiser ses soucis et de retomber sur ses pattes.

Depuis, je fais des rêves-cauchemars avec des zombies. Et, bien que j'ai peur, je finis toujours par m'en sortir. Et je continue de regarder des films d'horreur et tout va bien.

1 commentaire:

  1. J'ai eu le même souci qe toi..le cachemard des zombies après l'avoir vu jeune et de toujours regarder des films d'horreur par la suite..^^

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